Bonjour toi,
J’espère que tu vas bien.
Souviens-toi, la semaine passée, je t’écrivais sur mon article « être toujours le second choix » que je n’avais pas spécialement envie d’aborder le sujet de la rentrée des classes car je n’en vivais plus. Or, en une semaine, j’ai réussi à trouver un sujet ! J’ai beaucoup d’anecdotes à te raconter sur ma vie scolaire et sur mon rapport avec mes professeurs durant ma scolarité. Alors pourquoi ne pas leur écrire une lettre ? Pour leur répondre sur toutes les années que j’ai vécu à leurs côtés. Selon moi, un enseignant doit avoir aussi bien des qualités pédagogiques pour nous transmettre son savoir. Mais aussi des qualités relationnelles pour établir une bonne relation dans son cours. Et comme tu le liras juste après, ce ne fut pas toujours le cas.
Lettre à mes professeurs
Chers professeurs,
Je commencerais cette lettre par vous témoigner de ma tristesse que je ressentais chaque veille de rentrée pour vous retrouver. En effet, les dimanches soirs étaient synonymes de déprime car j’allais me retrouver assis sur une chaise à vous écouter durant de longues heures.
J’ai toujours eu une soif d’apprendre car cela m’a mené à faire de longues études. J’adorais apprendre de nouvelles choses sur des thèmes différents, mais s’il vous plait pour certains d’entre vous, mettez y plus d’entrain. Mes changements d’orientation me portent désormais préjudice lors de mes entretiens d’embauche, mais je n’ai aucun regret quant à mes choix, ce qui reste à mon sens le plus important : ne jamais avoir de regret.
La maternelle
Mon plus lointain souvenir remonte à la maternelle, où pour ma première rentrée scolaire, je fus séparée de ma soeur jumelle. Nous avons été mises toutes les deux volontairement dans des classes différentes pour apprendre à faire des choses séparément. Je pense que cela a été une des meilleures décisions car ensuite j’ai du la supporter dans ma classe toute ma primaire (ça va, c’est de l’humour !). En réalité, les seuls souvenirs que je garde de la maternelle sont qu’en deuxième année de maternelle, tous les jeudis nous devions ramener des pommes ou des bananes pour le goûter. Je crois que ce souvenir, détermine mon rapport aux fruits en étant devenue désormais adulte ahah.
Pour ma troisième année de maternelle, j’aimerais remercier mon institutrice qui a confondu ma tâche de naissance présente dans le bas du dos avec une blessure au cours de sport suite à une roulade que j’ai effectué trop vite. Elle a donc décidé d’appeler les pompiers et le temps qu’ils arrivent mes camarades m’ont chanté une chanson. Mais surtout grâce à vous Madame, j’ai été transportée dans le camion des pompiers avec la sirène à fond, une scène digne des films ! Pour au final, avoir comme résultat : tâche de naissance. Merci pour ce grand moment.
L’école primaire
Lorsque je suis arrivée en primaire, j’aimerais remercier ma prof de CP pour n’avoir jamais cru les propos d’une de mes camarades qui insistait sur le fait que je « la harcelais et la traitais à longueur de journée », sa mère écrivait des lettres à la professeure pour se plaindre de mon « soi-disant comportement » inventée de toute pièce par sa fille qui était juste jalouse que « sa copine me préfère à elle ». Ma mère a été donc convoquée chaque matin « pour plainte de la mère pour des choses que votre fille n’a jamais faite ». (je te prépare d’ailleurs bientôt un article sur la jalousie).
Le CE2
Je remercie mon prof de CE2 qui avait trouvé des surnoms à chaque personne de la classe. Par exemple, j’étais surnommée « Lucky Luke » car ma voisine de classe marchait en faisant trop de bruit tel un cheval, ce qui lui valait elle, le surnom de « Jolly jumper ». Merci de pointer les différences et d’inciter les élèves à la moquerie pour une « différence ».
Je vous remercie également de votre comportement de donner des coups de pieds dans nos sacs lorsqu’ils étaient un peu dans l’allée et de nous faire aller les ramasser au bout de la classe, une fois que vous ayez fini de prendre nos sacs pour un ballon de foot. Car ce comportement, ces surnoms, vous ne les aviez pas lorsque l’inspecteur était dans la classe quelques heures pour vous évaluer. On découvrait un tout autre professeur mielleux, adorable et soucieux de ses élèves. Vous m’avez permis de prendre conscience dès mon plus jeune âge, à quel point les gens étaient faux. Que les gens agissent différemment face à une personne et qu’ils se permettent de profiter des plus faibles et naïfs lorsqu’il y a absence d’une personne « plus forte ».
Dès mon plus jeune âge avec votre comportement, vous m’appreniez déjà ce qu’était le monde du travail, c’est dingue. Les plus forts qui se croient meilleurs écraseront toujours les plus faibles.
Le CM1
Autre souvenir marquant mais cette fois-ci heureux. En CM1 alors que nous étions quelques élèves à se rendre à l’étude. On a décidé d’écrire notre pièce de théâtre et de la jouer quelques samedis en fin d’année devant les différentes classes et les parents d’élèves. Un souvenir heureux avec le soutien de la directrice d’école. J’ai toujours dans un tiroir de mon bureau les différentes versions de notre pièce, un peu comme une fierté. Elle se nommait « camping en forêt » et c’est d’ailleurs la directrice qui a fait la mise en scène. Merci d’avoir cru en nous et ce spectacle qui nous tenait tant à coeur. Je crois qu’inconsciemment ce sont ces moments qui m’ont poussé à m’inscrire dans une école de théâtre des années plus tard (souviens-toi).
Le collège
Mes années collèges ont été les plus belles. J’ai eu des professeurs qui m’ont toujours donné l’envie d’étudier sauf une : ma prof de maths. Bien qu’adorant les maths, celle-ci était comment dire… psychorigide. Elle porta toujours un tailleurs gris avec un chignon bien serré, une femme dans la fleur de l’âge, le visage fermé. Lorsqu’elle nous appelait un par un au tableau et que notre cahier n’était pas assez propre. Elle le balançait par terre à travers la classe, demandant à l’élève de le soigner la prochaine fois. L’élève se retrouvait donc à genoux devant ses camarades à ramasser son cahier et à le remettre en ordre. Aujourd’hui, je cherche encore à comprendre ce qui vous passez par la tête pour effectuer ce comportement ?
Vous pouviez faire preuve d’autorité en élevant la voix, en lui donnant une punition mais non vous choisissez de l’humilier de la sorte.
Chaque cours était une appréhension. Je n’oublierais jamais vos propos humiliants et surtout confidentiels sur moi que vous avez révélé devant toute la classe, me faisant vivre l’un des moments les plus honteux de ma vie. Lorsque je raconte cette scène aujourd’hui, on me demande si je ne l’ai pas inventé.
Mon prof d’espagnol
De mes années collèges, je garde un souvenir heureux et marquant de mon professeur d’espagnol. Aucun prof n’a réussi après vous à me faire aimer un cours comme le votre, Monsieur. Aujourd’hui, passant de temps en temps devant le collège, j’ai demandé de vos nouvelles en vain. Vous avez changé d’établissement. Un de mes plus grands souhaits serait de vous retrouver. Je n’oublierais pas ce souvenir marquant lors du voyage scolaire en Espagne. Où vous m’aviez accompagné de longues heures à l’hôpital. Rassurez-vous, depuis je suis retournée en Espagne sans aucun séjour à l’hôpital. Alors qui sait ? Peut-être qu’un jour je vous retrouverais. En attendant j’espère que vous enseignez et donnez toujours autant l’envie d’apprendre à vos élèves.
De mes années collège, je garde également le souvenir d’avoir été plusieurs fois déléguée de classe. Vous savez quand vous assistez aux conseils de classe et que vous savez tout avant tout le monde, c’était chouette. Par contre, tu as intérêt à être un bon élève car quand viens ton tour pour les appréciations, tu y assistes en direct ! Ahah heureusement pour moi, mes années collège ont été formidables.
Le lycée
Arrive le lycée surnommé la dégringolade. Le moment où j’ai compris que mes relations avec mes professeurs allaient grandement se compliquer.
La seconde
Je remercie ma prof de sport de seconde, la colère monte en moi en écrivant ces quelques phrases. Elle était prof de sport mais n’avait aucune motivation à revendre et ne donnait pas l’envie de se dépenser. D’ailleurs, elle même, n’ayant absolument pas le physique d’une sportive, restait souvent immobile à nous dire ce qu’on devait faire sans plus.
C’était un jeudi matin et on avait cours de volley. Sûrement mal lunée, aigrie de la vie et toujours aussi démotivante. Vous nous demandiez d’attraper le « ballon en manchette » et que si on le faisait d’une façon différente, vous nous virez de cours. Automatisme de ma part, j’ai eu le grand malheur de taper dedans pomme de main ouverte. Alors que tout le monde faisait l’exercice, vous auriez pu simplement me faire une remarque en vous déplaçant à côté de moi. Mais, votre grande démotivation à bouger vos fesses une nouvelle fois, vous a permis de siffler trois fois et d’hurler de nous arrêter (c’est bien connu, les ados on les traite comme des chiens). Vous avez tourné le regard vers moi. Vous avez crié ou que dis-je aboyé ces mots : « si tu recommences une seule fois ce geste, je prends ta tête et je l’écrase contre le mûr » en me montrant le mur en question et en ayant 31 regards posés sur moi.
Assumer ses propos
Dix années plus tard, je me demande comment j’ai pu garder mon sang froid. Si j’avais eu mon caractère actuel, je vous aurais sèchement répondu. Evidemment comme toute personne lâche, lorsque vous avez reçu la convocation de ma mère, en sa présence vous avez posé votre main sur ma cuisse en souriant « mais non, vous savez que je l’adore votre fille ». Une nouvelle fois, vous n’assumerez pas vos propos et vous vous dégonflerez. Surtout qu’il était difficile pour vous de trouver une défense car j’ai une soeur jumelle dans la même classe que moi, sinon je sais que vous auriez choisi la stratégie de « l’adolescente mytho ».
Les conseils de ma prof principale
Je me souviens également de ma prof principale de seconde, qui tout d’abord avait toujours un filet de bave à côté de la bouche mais là n’est pas le sujet. Je m’égare. Elle me disait que si je partais faire une filiale littéraire je regretterais de ne pas avoir choisi la filière scientifique.
(pour t’expliquer, j’ai toujours voulu faire S mais mes profs m’ont dit : si tu veux partir en S on te fait doubler ta seconde mais si tu veux aller en L on te fait passer, logique…).
Ne voulant en faire qu’à ma tête, j’ai choisi de partir en L pour ne pas doubler ma seconde mais deux ans plus tard, je me suis retrouvée à doubler mon bac. Alors Madame, avec le recul, j’aurais du vous écouter, car la filière S m’aurait ouverte plus de porte.
Par le biais de cette lettre, je m’excuserais pour mon comportement auprès de mon prof de première en option maths. Etant en pleine crise d’ado et un peu rebelle, j’ai voulu vous tester. Je vous en ai ainsi, fait voir de toutes les couleurs lors de votre première année d’enseignement. Je suis sure que vous garder un souvenir (amer) de moi, mais sachez que les fois où vous m’avez viré de cours étaient méritées. J’espère que les années suivantes étaient plus reposantes pour vous aha.
Ma prof de sport de première
Vous allez vraiment vous dire que j’ai un problème avec les professeurs de sport. Mais j’ai besoin de raconter cette scène sur-réaliste. J’ai la phobie de du vide, j’ai le vertige, et c’est d’ailleurs pour ça que je déteste prendre l’avion. En première, nous avions cours d’escalade et pour moi grimper le haut d’un mur m’angoissait. Comment faire confiance à la personne qui nous assurait sachant que je ne donne pas ma confiance facilement ? J’ai donc toujours choisi les murs les moins hauts et c’était déjà une épreuve de les escalader.
Un jour, notre prof décide de « vaincre notre peur du vertige » en souhaitant que l’on grimpe le mur et qu’une fois arrivée en haut, on se lâche pour ressentir cette sensation de chute et enlever notre peur. Sauf, qu’une peur ne peut pas s’enlever aussi facilement. Et surtout j’aimerais bien, elle, la voir affronter ses peurs ? Arrive mon tour où je refuse catégoriquement de monter, elle prend cela comme un « caprice ». Ne voulant pas céder bien trop effrayée. Elle me dit d’escalader le mur et qu’arrivée en haut, elle me descendrait normalement, sans « laisser de mou pour que je ressente ce vide ».
Une peur qui s’est intensifiée
Ma peur je devais l’apprivoiser petit à petit. Naïve comme je suis, j’escalade le mur et je vous laisse deviner la suite de l’histoire… elle me lâche dans le vide. Déjà que j’avais peur mais en plus j’ai été prise par surprise, j’ai hurlé de toutes mes forces. Crié autant que je pouvais. Tous les élèves des cours à côté sont venus voir ce qu’il se passait. Arrivée en bas, je pleurais en lui demandant pourquoi elle avait fait ça ? Elle riait aux éclats et m’a dit « maintenant tu n’as plus peur ». Au contraire, elle n’a fait qu’intensifier celle-ci. J’ai enlevé mon harnais, je l’ai jeté à ses pieds et je suis rentrée chez moi en pleurant tout le long de la route. Je reste scandalisée par son comportement. Pour la terminale, je me suis faite dispensée toute l’année de sport.
La terminale
Arrive la terminale, j’aimerais dire à ma prof d’anglais que je détestais auparavant. A quel point je la déteste encore plus maintenant. Vous avez l’exemple parfait du prof raté qui fait ce métier uniquement pour les vacances. Lorsque j’avais des lacunes ou des difficultés, vous avez préféré me laisser de côté, ne m’aidant jamais mais soulignant sur chacun de mes bulletins que « Elle a des difficultés et doit se réveiller ». Je ne compte plus vos heures d’absence car « je ne me sentais pas bien ». Alors que la veille, nous vous entendions répondre au téléphone à votre mari en lui disant « une soirée ce soir à paris ? Mais demain j’ai cours ! C’est vrai qu’on peut pas la rater ». En arrivant le lendemain en cours à 8h et ne vous voyant pas arrivé, on comprenait rapidement..
Vous avez cru que « être prof » signifiait « être ami » en invitant la classe chez vous, pour vous faire davantage apprécié. Si vous étiez une jeune professeure débutante, j’aurais pu comprendre mais là j’avais l’impression d’avoir en face de moi « une professeure dans la fleur de l’âge (vieille) qui voulait rester absolument jeune ». Je n’oublierais pas vos deux « grandes amies », la prof de littérature et de philosophie. La prof de littérature allant sur votre chemin en « étudiant deux livres sur les quatre qui sont au programme du bac. Expliqué par « de toute façon, vous avez deux choix lors du bac vous tomberez bien sur au moins un des deux que l’on a étudié. ».
Le jour du bac…
Inutile de vous souligner la haine que j’ai eu et les larmes qui ont coulé sur ma copie de bac lorsque nous sommes tombées sur les deux livres que nous n’avons pas étudié. Car « vous aviez la flemme de travailler aujourd’hui » phrase que vous nous répéterez chaque jour. Soulignons également que les 3 chères copines professeurs ont trouvé mon « Skyblog » à l’époque. Sujet favori dans la salle des professeurs selon les dires de mes autres instits. Vous avez parfaitement mélangé vie privée et vie scolaire.
A chaque mauvaise note que vous me rendez c’était parce que « hier vous êtes allées à un concert, j’ai lu sur votre blog, vous devriez plutôt étudié ». Et vous, vous devriez vous mêler de ce qui vous regarde et être une vraie prof. Je ne compte plus les « tu n’auras jamais ton bac » à l’approche du bac ni les « de toute façon on le savait qu’elle n’allait pas l’avoir » le jour des résultats du bac.
Simple ado
Je n’étais qu’une simple adolescente de 18 ans, mais aujourd’hui je trouve votre comportement irrespectueux mais surtout immature pour des professeurs de l’éducation nationale qui sont censés nous soutenir, nous inculquer la réussite, la persévérance et nous combler nos lacunes. Vous n’avez fait que me décourager et pointer mes faiblesses.
Je n’oublierais jamais vos propos lors du choix de nos études supérieures : « Si tu as le bac ce serait déjà un miracle pour toi alors n’imagine même pas avoir plus qu’un bac+2 dans ta vie ». Aujourd’hui, je suis tellement fière de m’être écoutée moi-même, d’avoir su croire en moi et non en vos propos honteux car je suis d’autant plus méritante de mon bac+5 !
L’Université
Arrivée à la fac, j’ai eu de la part de professeurs « tu n’arriveras jamais à valider ta licence avec un bac littéraire », je savais que j’avais choisi une voie difficile. Mais je compte plus les nuits blanches pour rattraper mes lacunes et atteindre le niveau satisfaisant. Je me souviens à chaque fois que vous répétiez « les bases vous les connaissez, je ne reviens pas dessus, vous êtes tous issues de filières S ou ES ». J’avais toujours une pensée pour ma prof de seconde que je n’ai pas voulu écouter. En licence, le fait d’être autonome et de ne pas avoir de professeurs derrière nous à nous juger, m’a d’autant plus motivé.Je n’ai pas connu de problème majeur car c’est chacun pour soi « t’es là c’est cool sinon tant pis », jusqu’en master.
Le Master 1
En master 1, on nous a mis par groupe. On nous a étudié « la communication » par un professeur des plus perturbants dans tous les sens du terme. Il voulait nous provoquer, nous afficher, comme si son but était de créer un clash lors de son cours. Voyant une étudiante étrangère entrée dans la classe, il dit « au fait si vous venez dans mon cours sans comprendre le français, dégagez ». Si seulement il s’était arrêté là. Il nous a demandé de choisir par deux, un titre de roman pour déterminer notre mère et un autre titre pour déterminer notre père. Un par un, il les a noté au tableau nous incitant tous à raconter notre vie privée. Je vous passe les questions sur notre situation : en couple, célibataire etc. Puis viens le moment où forcément il me pointe du doigts :
- « Toi, je suis sure que tu dis oui à tout, tu veux absolument être aimée et tu as peur d’être abandonnée ».
- Comment lui dire qu’il avait faux sur toute la ligne ? Ne voulant pas le brusquer je commence à rougir.
- « Tu vois tu rougis, je dis la vérité »
- ALORS faisons immédiatement un point sur les personnes qui font la réflexion lorsqu’une personne rougit, sache qu’il n’y a rien de plus désagréable pour nous ! On le sait qu’on rougit, pas la peine de nous pointer du doigts ce détail !!
Ne lui répondant toujours pas; il continue. - « tu sais à force de dire oui à tout, tu passes pour une fille que tu n’es pas, surtout avec les garçons »
Rassure-moi toi qui lis cette lettre, toi aussi tu es outrée de ces propos devant tous les autres élèves ? Il continuera à nous raconter qu’il a été marié trois fois, et qu’il a fait interner ses trois femmes en psychiatrie car il les trouvait bizarres. Sa femme actuelle venait de sortir. Comme cela se passait mal, il aimerait essayer de la faire de nouveau interner. Il nous divulgue ça, avec fierté se rongeant les ongles à avoir des doigts tout fripés et les mains tremblantes.
Evaluation finale
Lorsque pour l’évaluation finale, on devait choisir un thème par binôme et faire un débat, je savais par avance que mon choix n’allait pas lui plaire : le féminisme.
Pour cette évaluation il m’a dit que mon intervention valait un 7 sur 20 car je n’avais pas à m’énerver. Lorsque ma camarade a dit, je cite : « une fille n’a pas à se plaindre de se faire violer si elle porte une mini jupe. Elle l’a cherché ». Dois-je ajouter quelque chose ?
Le Master 2
Mon master 2 ne m’a pas gâté. Je crois avoir rencontré la prof la moins humaine, la plus stricte, égoïste et la moins empathique.
Je n’ai réellement jamais connu une dame d’aussi mauvaise humeur, qui fait passer ses colères et sa vie morose sur ces élèves.
Il n’est pas rare, Madame, que vous arriviez, toujours en râlant et en nous demandant de vous poser le devoir qu’on était censé faire. Devoir inexistant de notre part car vous nous en avait jamais parlé. Ce qui vous entraina souvent sur un monologue remplie d’animosité sur « les étudiants sont des fainéants, vous nous écoutez jamais etc » A un moment, je vous conseillerais de vous remettre un peu en question et d’avouer vos tords lorsqu’AUCUN élève n’était au courant de votre devoir.
Mais votre manque d’empathie vous entrainera à me convoquer pour vous expliquer mes deux mois d’absence à la fac. Absence justifiée de ma part chaque semaine par un justificatif médical. Mon dossier médical était sous mon bras en me rendant au rendez-vous; car vous connaissant « l’élève a toujours tort ».
« La honte du master »
Vous vous êtes ainsi exclamé « Vous croyez que je vais vous croire pour un simple rhume ? » je vous tends mon dossier médical pour que vous puissiez enfin me croire que ce n’était pas qu’un rhume. Dossier censé être tenu secret « J’ai pas besoin de lire vos médicaments pour votre rhume ». Je balbutiais face à votre colère « il y a les preuves de mes rendez-vous à l’hôpital ». Ce à quoi vous avez rétorqué : « Vous vous rendez compte que j’ai une réputation à tenir, une réputation de master envers des professionnels. (notre master est inconnu aux bataillons soit-dit en passant) et vous me mettez la honte, vous êtes la honte du master, LA HONTE ».
Vous avez hurlé à plusieurs reprises ses mots, continuant votre monologue. Enchainant avec : « De toute façon je vous pénalise sur toutes vos matières et vous les passerez toutes aux rattrapages ». Son monologue prenant fin, ne me laissant pas en placer une, j’ai claqué la porte et fondu en larmes. Je trouve cela aberrant, grotesque et réellement pathétique. J’étais juste sa tête de turc.
Par la suite, j’apprendrais que vous avez téléphoné à mon responsable de stage. Stage qui commençait quinze jours plus tard. Pour lui dire de « ne jamais me prendre en stage, je n’ai aucune compétence ». Vous continuerez en appelant ma responsable académique lui demandant de refuser de m’encadrer car je suis « la honte du master ». Aujourd’hui encore, les mots me manquent face à tel comportement. A noter que lors de ma soutenance de fin de master, mes responsables m’ont donné ma note. Ils m’ont dit de les prévenir si elle daignait la changer. Incroyable !
Comme je souhaite finir ma lettre sur une note positive. J’aimerais réellement remercier ma responsable académique qui a toujours su prendre ma défense quand il le fallait. Et après ma soutenance m’a envoyé ces mots : « Je n’ai aucun doute que vous êtes en route pour la réussite. Je vous souhaite une très bonne continuation ». Des mots qui réchauffent le coeur et vous font croire en l’humain un peu meilleur.
Conclusion
Cette lettre a été d’une telle difficulté à écrire. Je n’imaginais pas que me remémorer tous ses souvenirs à la suite allait me retourner autant. J’ai du l’écrire par étape et en plusieurs moments car certains souvenirs me donnaient la nausée. Je préférais m’arrêter d’écrire plutôt que de me rendre malade. On dit que les mots sont libérateurs et je suis une fois de plus en accord avec cette phrase. Je garde toujours le positif et les rencontres avec les professeurs moins cool, m’ont davantage donné envie de me battre. Je trouve cela inquiétant que des professeurs aussi démotivants existent et exercent. J’aimerais qu’ils se rendent comptent à quel point leurs mots peuvent être blessants. Et que cela peut avoir une conséquence sur l’avenir de l’élève.
Mon histoire
Je me dis que j’ai une grande chance d’avoir un minimum confiance en moi pour ne pas les avoir écouté. Et avoir cru en moi. J’ai également une famille qui m’a toujours soutenu et qui aurait pu « croire en la parole d’un adulte ». Heureusement mes parents m’ont toujours fait confiance. On devrait tous se rendre en cours avec envie et découvrir de nouvelles connaissances chaque jour. Au lieu de pointer du doigts les différences et dénoncer les lacunes des élèves. On devrait les aider à les combler. C’était mon histoire avec mes professeurs et j’espère qu’elle t’aura plu.
Si tu as une anecdote avec un professeur à nous raconter, dévoile là ! J’ai envie de savoir à mon tour si tu as rencontré des profs aigris ou au contraire super cool ! Pour les personnes qui me suivent sur Instagram, tu connais déjà le thème de l’article de la semaine prochaine car je t’ai demandé d’y participer en story. Si tu veux participer aux prochains articles, abonne toi !
A très vite !
Ah les années scolaires : mon pire cauchemar.
En y repensant, c’est assez drôle car je suis désormais enseignante. J’espère vraiment de tout coeur ne pas être la même personne que certains enseignants et profs que j’ai pu avoir au long de ma scolarité. Parce que, entre ça et les élèves, je me souviens du calvaire que je vivais. J’en étais malade, absolument chaque jour de la semaine !
Méryl ☀| Simplement Méryl
Ohh ton commentaire est marrant car même si tu n’as pas aimé tes années scolaires, tu as voulu être enseignante ? Au contraire de toi, je crois que ça m’a fortement dissuadé et je ne l’envisage absolument pas ahah
A très vite
Hello Soraya,
Joli article, écrit avec le cœur et très touchant. Comme tu le sais, je suis en M2, et je me reconnais plutôt bien dans ton trajet universitaire. L’orgueil des profs a une forte tendance à ruiner le peu de confiance qu’on a acquise depuis notre enfance. Et c’est bien dommage.
Mention spéciale pour ton histoire avec l’espagnol. Je pense que tu te doutes pourquoi.
Des bisous ♥
Coucou Marie !
Je veux que tu sois une prof qui donne envie à ses élèves de venir en cours !! hihi
Comme tu dis l’orgueil des profs est parfois trop mal placé…
A très vite <3
Aujourd’hui j’ai compris que les profs se faisaient une idée de nous en se basant sur autre que nos notes.
Je me rappelle, ma meilleure amie était déléguée de classe, en revenant du conseil de classe, bien-sur elle me raconte…
Et je lui dis qu’est ce qu’ils ont dit sur moi ? Elle me dit la prof svt a dit : « la pauvre elle rame elle rame, elle a du mal, elle essaie de s’accrocher » avec un 12 de moyenne en svt en terminal ! ce qui était une bonne note.
Et étonnée, je demande qu’est ce qu’ils ont dit d’une autre demoiselle avec la même moyenne que moi ; elle répond la prof a dit d’elle « elle a des capacités et a une bonne moyenne je suis satisfaite et pourrait faire mieux. »
Pourquoi mon 12/20 était plus pathétique ou avait l’air d’être moins inné, que l’autre 12 ? Cette remarque m’avait vraiment blessé, cela signifiait pour les profs : que je faisais des nuits blanches et que j’avais mal choisi ma voie, cela signifiait que je bossais comme une malade pour me taper qu’un 12, que mon temps de compréhension n’était pas similaire ? Avais-je l’air cernée? pas assez épanouie ? Quelle idée avaient-ils de moi? Sa remarque n’avait rien d’encourageant en tout cas, voir insultante à mon intelligence.