Les différents regards sur le chômage

Bonjour toi,

J’espère que tu vas bien.
Aujourd’hui, j’avais envie d’aborder un sujet sur lequel on échange beaucoup via Instagram : le chômage. Souviens-toi, je t’avais raconté ma rencontre avec Pôle Emploi, celle-ci m’avait particulièrement marquée. Aujourd’hui, j’ai envie d’aborder avec toi, les différents regards que l’on porte sur le chômage.

Le chômage vu par la société

Une chose incroyable lorsque j’étais au chômage est que je ne pensais pas me sentir aussi « honteuse ». Commençons par remercier Macron face à ses propos arrogants sur le chômage. Il existe le chômage volontaire et le chômage involontaire. Quel que soit le chômage que tu vis, tu ne dois pas en avoir honte. D’une part, parce que si ton chômage est volontaire, c’est parce que tu as besoin de prendre du temps pour toi, prendre le recul nécessaire afin de faire un choix futur ce que tu souhaites effectuer. Alors, accepte ce temps et n’aie jamais honte de ce choix.

D’autre part, il y a le chômage involontaire, où l’on se sent pour la plupart honteux de vivre cette situation. La société nous rappellera plusieurs fois que notre situation est anormale. Premièrement, dans la tête des gens, chômage équivaut à fainéantise. Si tu ne trouves pas d’emploi, c’est parce que tu ne cherches pas. Ensuite, on va te dire que tu es un « assisté » car tu reçois des aides. Si quelqu’un sait comment on fait pour vivre gratuitement, je veux bien connaitre cette recette miracle.

Il existe également des études qui prouvent que lorsque tu affirmes à une personne être au chômage lorsque celle-ci te demandera ce que tu fais dans la vie. Une fois ta réponse donnée, la conversation s’arrêtera soudainement. Comme si tu n’étais qu’une étiquette et que le nom « chômage » fait de toi une personne inintéressante.

Le chômage sous le regard des autres

Je t’avais demandé il y a quelque temps sur l’Instagram du blog à quels mots tu pensais lorsque tu entendais le mot « chômage ». Les réponses furent unanimes et divers mots sont revenus plusieurs fois. D’ailleurs, je n’ai eu que des mots péjoratifs, c’est preuve que le chômage sonne comme une chose négative.

L’ennui

Je confirme, au début on est plein d’entrain. Puis à force de candidatures et d’absence de réponses, l’ennui s’installe. On a beau nous dire qu’il faut qu’on se concentre sur d’autres projets, personnellement me cerveau était à l’arrêt.

Baisse de l’estime de soi

Au vu du regard de la société, de l’absence de réponses ou encore du nombre de refus lorsque le recruteur daigne te répondre : l’estime de soi ne fait que diminuer de jour en jour. On s’interroge beaucoup : Pourquoi ça ne fonctionne pas ? Pourquoi lui et pas moi ? Je suis nulle. Je n’y arriverais jamais. Tant de mots négatifs qui résonnent dans ta tête.

Remise en question

Tous les jours, je me demandais si j’avais fait les bons choix. Je crois que le chômage est réellement une grande période de remise en question, où l’on analyse tout notre parcours. On se pose la fameuse question : qu’est-ce que je vais faire de ma vie ? Tu sais que lorsque cette question traverse l’esprit, c’est que c’est mauvais signe.

Angoisse

L’angoisse de ne pas savoir de quoi est fait demain. Les factures continuent de tomber mais le travail n’est toujours pas là. Et si cette situation durait encore plusieurs mois ? L’angoisse était personnellement présente jour et nuit. J’attendais patiemment « mon jour de chance ».

Précarité

Je crois que ce mot est logique… Tu n’as pas de salaire et doit vivre d’aides que l’on accepte ou non de te donner. Tu ne peux faire aucun projet d’avenir et tu calcules le moindre sou dépensé !

Vivre son propre chômage

Tu le sais, mon chômage je l’ai mal vécu. En premier, face à toutes les remarques désobligeantes que j’ai pu recevoir. En second, je me suis sentie inutile, vide. J’avais réellement cette impression de ne servir à rien.

J’ai d’abord connu la honte de me rendre à Pole emploi. Au départ, je n’arrivais pas à me convaincre de m’y rendre car je voulais me débrouiller seule (même en allant à pole emploi, vous vous débrouillez seule  au final ahah) mais aussi j’avais l’impression de louper quelque chose dans ma vie. On m’a toujours inculqué que Pôle emploi, c’était « les incapables, les fainéants qui veulent profiter de l’état ». Evidemment, maintenant que je me suis faite mon propre regard là dessus, mon avis a changé.

Ce n’est pas Pole emploi qui m’a permis de trouver un travail, bien au contraire. Je suis encore hébétée de la fois où ma conseillère m’a suggéré de « partir en vacances ».

Je ressentais une grande culpabilité lorsque je faisais autre chose. J’avais l’appréhension de passer à côté d’une annonce, d’envoyer une candidature trop tard, ce qui me ferait perdre le poste. Mes plaques de stress se sont d’ailleurs accentués face à cette période.

Les recruteurs…

J’ai trouvé le comportement des recruteurs complètement honteux, qui profitent de la vulnérabilité des candidats et qui jouent parfaitement sur le fait que l’on souhaite absolument un travail. Si tu me suis sur Instagram, tu as pu suivre mes échanges avec un recruteur suite à un test aberrant que j’ai refusé de passer.

J’ai également obtenu tous mes entretiens, une fois que j’avais ajouté une photo sur mon CV, c’est-à-dire que j’ai effectué deux cent cinquante candidatures en obtenant aucun entretien. J’ai réalisé quinze candidatures avec une photo, j’ai obtenu six entretiens. Est-ce normal en 2019, dans un pays qui se dit ouvert de vivre encore ce genre de situation ?

Pour le point positif, j’ai pris le temps d’écrire de nouveau un sketch. Le thème de ce sketch, je pense que tu l’as deviné. Je crois que c’est le sketch dont je suis la plus fière et que j’ai le mieux écrit. J’ai hâte de le jouer, en espérant que le public adhère.

Alors les différentes regards sur le chomage ?

Sincèrement, ma période de chômage a été l’une des pires périodes de ma vie. En partie, par les paroles blessantes que j’ai pu recevoir sur le chômage ainsi que le regard que la majorité de la société porte encore sur ce statut. J’apporte tout mon courage et mon soutien face à toutes les personnes qui se trouvent actuellement dans cette situation. Je pense te rédiger un article sur tout ce que m’a appris le chômage car j’ai beaucoup de choses à apprendre de cette période.

Je t’invite à me suivre sur l’Instagram du blog Devenir Adulte.

A très vite

 

2 commentaires Ajoutez les votres
  1. comme tu dis, tout dépend effectivement si c’est une période de choix ou subie. J’ai vécu les deux, et dernièrement c’était un réel choix suite à une rupture conventionnelle et envie de changer d’air. Je l’ai hyper bien vécue et assumée, j’estime qu’après 15 ans non -stop de travail je fais ce que je veux, et on a cotisé pour cela. Je n’ai ressenti aucune culpabilité et je prends là où il y a à prendre, je rappelle qu’on n’a qu’une vie et que c’est bien de la vivre en ayant le moral, alors oui moi j’ai « profité » de mes 2 ans d’allocations, parce que c’était une remise en question après un bilan de compétences, et grand bien m’en a pris, que cela plaise ou non. Je suis une travailleuse et si j’estime que j’ai besoin d’un temps d’arrêt, et si je peux financièrement je me l’octroierai également à l’avenir. Pour ce qui est de la période subie, c’est autre chose, oui Pole emploi ne sert à rien et je l’ai vécu aussi. Ne pas attendre d’eux de te trouver un emploi ( oui tu sais, on m’a proposé de me déguiser pour Halloween dans un parc d’attractions, et formation ambulancière, logique non?) c’est à toi de te débrouiller et là, on se sent bien seule. Le jour où j’ai demandé à faire une formation, on ne m’a pas aidée du tout dans ma démarche et d’ailleurs ça n’a pas abouti.
    Bref, chacun tente de vivre cette période comme il peut, ….
    bisous ma Soraya
    flo

  2. J’ai vécu moi aussi une période de chômage, il n y a rien d’évident quand celle-ci n’est pas un choix.

    Pour ma part c’était pour reprendre une formation donc ça m’a laissé beaucoup de temps pour m’y consacrer à fond.

    En tout cas cet article est très intéressant !

    A très bientôt,
    Marie
    http://www.bonjoourmarie.fr

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