Interview d’un adulte en devenir – « La société actuelle est très superficielle. »

 Bonjour toi,

J’espère que tu vas bien. Comme promis, on se retrouve avec une nouvelle interview d’un adulte en devenir. Aujourd’hui, on découvre le portrait d’Adrien et sa vision de devenir adulte qui se situe dans une « société actuelle est très superficielle« .

Ton prénom : Adrien
Ton âge : 28 ans
Ce que tu fais actuellement : Lobbyiste dans le milieu des énergies

Peux-tu te présenter en quelques mots ? 

Adrien, 28 ans, lobbyiste dans le milieu des énergies, faut suivre un peu ! Plus sérieusement, je viens du Nord de la France, d’une petite ville où j’ai grandi et où j’ai travaillé jusqu’à il y a quelques mois (avec entretemps beaaaaaaucoup de déménagements liés au travail, à une relation terminée depuis et à quelques autres péripéties). Je suis célibataire depuis 1 an, vis en colocation et vais bientôt acheter mon appartement, en banlieue éloignée de Paris.

Lorsque tu étais petit, imaginais-tu ta vie actuelle de cette façon ?

Oui et non. (quelle prise de risque !) En fait, j’imaginais travailler dans ce type de milieu, mais comme tout le monde, je pensais qu’à 28 ans, je serais déjà vieux et maitriserais tout dans la vie. Je pensais sûrement déjà être marié, mon père ayant eu 3 enfants avant ses 29 ans, mais je ne me fixais pas de date butoir pour autant.

Tu voulais faire quoi comme métier lorsque tu étais enfant ?

Plus ou moins la même chose, je m’imaginais bosser dans un bureau avec des responsabilités. On repassera pour les responsabilités hein. Bon après, à 8 ans, je rêvais d’être footballeur, mais ça c’est autre chose.

C’est quoi pour toi « être adulte » ?

J’ai lu un truc une fois (sur 9gag hein, pas un truc intelligent) où un type répondait à cette question en disant : « un matin, tu te lèves, tu te rends compte que tu es seul chez toi, que personne ne t’a préparé le petit-déjeuner, que quand tu rentreras le soir, tu ne pourras pas embrasser tes parents et penser aux jeux que tu feras, que tu te rendras compte que tu n’as finalement pas autant d’amis que ça et là tu sauras que tu es adulte ». Alors c’est globalement ça pour la partie « verre à moitié vide ». Mais pour moi, il y a énormément de choses positives dans la vie d’adulte comme prendre ses propres décisions, se battre pour améliorer des petites choses du quotidien … et l’alcool bien sûr.

Ta vie actuelle te convient ?

Oui. Vraiment. Tout n’est pas rose, on rencontre tous des problèmes au quotidien (santé, argent, déceptions dans les relations…) mais j’essaie de profiter au maximum des instants positifs pour avoir des réserves pour les moments difficiles. Et au final, j’arrive à être heureux 95 % du temps.

En regardant en arrière, changerais-tu quelque chose ?

Dans mes choix, non. J’ai fait des erreurs, mais (attention phrase bateau), sans ça, je n’aurais rien appris. Derrière chaque moment négatif, on peut rebâtir quelque chose de positif.

As-tu vécu la crise des 25 ans ? As-tu remarqué un changement ?

Probablement. Mais je pense que je me remets souvent en question pour savoir comment améliorer mon quotidien, pas plus pas moins qu’avant ou après mes 25 ans.

Comment vois-tu la société actuelle ?

Pour ce qui est des gens de notre âge, la société actuelle est très superficielle. Les gens essaient tous de montrer qu’ils ont une vie extraordinaire plutôt que d’être réellement heureux. Et paradoxalement ça donne des gens tristes qui se demandent pourquoi ils ne sont pas aussi heureux que d’autres ou aussi heureux qu’eux-mêmes sur leurs photos. Rien d’horrible en somme, mais je pense que notre génération est assez immature et sur-consommatrice.

A quel moment tu t’es sentie adulte ?

Je dirais une fois où je me suis pris la tête avec une supérieure hiérarchique et que j’ai été mis au placard dans mon ancien travail. A partir de là, j’ai compris que mes choix avaient des conséquences et qu’il fallait que je me détache un peu des choses pour ne pas m’énerver contre des choses au final futiles. Depuis je me sens responsable et beaucoup plus heureux.

En grandissant, as-tu été déçu de quelque chose ?

Je dirais que j’ai été déçu par certains amis. Je pensais qu’en grandissant, l’égoïsme des 20 ans disparaitrait. Genre les petites embrouilles de jeunes adultes disparaîtraient et qu’on ne ferait plus attention à des choses stupides, comme la réputation (qui a fait quoi à la dernière soirée, qui a embrassé qui, qui a eu un comportement étrange…). Mais, et ça rejoint une de mes réponses précédentes, je me rends compte que certains ne grandissent pas et pensent que leurs vies est une série américaine où ils sont les héros dont la vie intéresse tout le monde.

Je pensais qu’il y aurait plus d’entraide générationnelle, mais malheureusement ce n’est pas le cas, et au final, seuls quelques amis restent… mais les meilleurs !

As-tu peur de l’avenir ?

Non. C’est ce qui me booste au quotidien : savoir ce que je vais apprendre de nouveau aujourd’hui pour plus savoir demain.

Vieillir te fait peur ?

Pas forcément (les cheveux blancs sont déjà là, je les assume) mais la maladie oui. J’ai perdu ma mère à la suite d’un cancer, je ne pense pas avoir son courage de me battre contre.

L’enfant que tu étais, serait-il fier de la personne que tu es devenue ?

Oui je pense, il serait fier que je sois resté indépendant et que je ne me suis pas « trahi » pour me faire accepter. Il aurait sûrement aimé que je sois un peu plus rebelle, mais je lui dirais qu’il verrait avec le temps qu’il y a des combats qu’on mène et qui nous blessent plus qu’ils nous rendent fiers.

C’est quoi ton plus grand rêve ?

Oh, plus vraiment de rêve, à mon âge vous savez. Plus des ambitions au quotidien, comme apprendre de nouvelles choses, évoluer dans mon travail, etc. Je souhaiterais aussi rencontrer quelqu’un avec qui fonder une famille bien sûr, mais disons que je ne me mets pas la pression : ça arrivera quand j’aurais trouvé la bonne personne, point.

Un dernier mot ?

En me relisant, j’ai l’impression d’être un peu négatif, alors qu’en vrai pas du tout. Devenir adulte c’est plein de bonnes choses. Certes, l’insouciance s’envole un peu et on ne maîtrise pas autant de choses qu’on le voudrait, mais on peut se fixer une ligne directrice pour évoluer soi-même et permettre aux autres d’évoluer. Je pense qu’avant 30 ans aujourd’hui, on est à un âge frustrant où on réalise qu’on est adulte mais qu’on n’a pas encore les moyens de changer les choses. Mais il ne faut pas oublier toutes nos expériences négatives de jeunes adultes, pour pouvoir aider à changer le monde quand on sera plus vieux et plus responsable et éviter aux plus jeunes nos mauvaises expériences tout en les leur partageant. C’était bien hier, c’est pas mal aujourd’hui mais ce sera mieux demain.

Merci à toi Adrien de nous avoir partagé ta vision ! J’ai trouvé tes réponses justes et ton interview très touchante. Je te souhaite beaucoup de bonheur. Quant à nous, on se retrouve dès demain pour une nouvelle interview ! N’oublie pas de t’abonner à l’Instagram du blog.


A très vite

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