Bonjour toi,
J’espère que tu vas bien.
Aujourd’hui, je suis ravie de revenir avec une nouvelle interview d’un adulte en devenir. J’aime tellement cette catégorie et je sais que vous l’apprécier également, alors je suis ravie de vous présenter Corinne.
Elle a gentiment accepté de répondre à mes questions et de se dévoiler sur ce qu’est être adulte, selon elle, « c’est réaliser qu’on n’est pas seul sur le planète« , je te laisse découvrir la suite ci-dessous.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Corinne, 48 ans, commerciale, romancière, oreille absolue d’après mon ORL pourtant je ne sais pas chanter, passionnée de musique, sportive de canapé. Je ne suis pas très à l’aise lorsqu’il s’agit de parler de moi alors je dis souvent des bêtises pour cacher ma timidité.
Lorsque tu étais petite, imaginais-tu ta vie actuelle de cette façon ?
J’avais quelques rêves mais je ne peux pas dire que je pensais à l’avenir, en réalité. J’étais plutôt du genre à me laisser vivre alors je n’imaginais pas grand-chose de ma vie d’adulte !
Tu voulais faire quel métier lorsque tu étais enfant ?
Enfant, je voulais être danseuse professionnelle. A l’Opéra de Paris bien sûr, je voyais grand. Adolescente, je rêvais d’être scénariste. Pour les plus grands réalisateurs, évidemment. J’étais attirée par tous les métiers artistiques, en fait.
C’est quoi pour toi « être adulte » ?
C’est réaliser qu’on n’est pas seul sur la planète et que chaque acte a des conséquences pour nous-même mais aussi pour les autres. Ça peut paraître triste, comme ça, parce que ça veut dire qu’on perd son insouciance. Mais on gagne en conscience de l’autre et de son environnement.
Ta vie actuelle te convient ?
Elle est telle que je l’ai faite. Bien sûr on ne maîtrise pas toujours tous les paramètres extérieurs mais, on fait des choix et c’est ainsi qu’on construit sa vie. Si elle ne me convient pas, je fais en sorte de changer ou d’améliorer les choses. J’ai mis longtemps à comprendre que si le bonheur ne venait pas à moi, je devrais aller le chercher mais aujourd’hui j’essaie d’appliquer cette phrase chaque jour.
En regardant en arrière, changerais-tu quelque chose ?
Je n’ai pas de regrets à proprement parler. Les regrets rendent tristes. Parfois je me dis que j’aurais dû continuer mes études, c’est peut-être la seule chose qui me titille mais, d’un autre côté, cela aurait changé le cours de mon histoire alors, c’est très bien comme ça ! D’autant qu’on peut apprendre toute sa vie, par différents moyens.
As-tu vécu la crise des 25 ans ? As-tu remarqué un changement ?
Pas vraiment. A 25 ans j’étais déjà maman deux fois, j’avais des responsabilités essentiellement liées à ça et pas trop le temps de faire une crise ! ça ne va pas te rassurer mais je crois plutôt que j’ai fait une crise de la quarantaine.
Comment vois-tu la société actuelle ?
C’est une question difficile et la réponse peut être très vaste alors je vais me concenter sur un exemple en particulier : les modes de vie changent, c’est normal, ça va avec le progrès. Mais plus on développe les moyens de communication et plus on s’isole. Je suis une grande consommatrice de réseaux sociaux, j’y passe beaucoup de temps tous les jours et je trouve l’outil Internet extraordinaire. Mais il y a un revers, et il est pervers. D’abord parce qu’il véhicule autant d’information que de désinformation. De plus, en apportant la communication et l’information « à domicile » on ne favorise pas l’échange direct et le rapport humain.
D’une façon générale, je trouve que la société actuelle devient de plus en plus nombriliste. Malgré les coups durs ponctuels qui nous rapprochent le temps d’un combat (Black lives matter, covid, attentats…) on se replie sur nous-même et on ne s’intéresse plus trop aux autres.
A quel moment tu t’es sentie adulte ?
Lorsque j’ai eu mon premier enfant, à 22 ans. Avec le recul je me dis que j’étais moi-même encore un bébé, dans le sens où je n’avais pas beaucoup d’expérience et de vécu mais, quand on réalise que quelqu’un compte désormais sur nous pour grandir et avancer, il faut soi-même grandir ! Cela dit, ça ne m’empêche pas de garder mon âme d’enfant, ça n’est absolument pas incompatible. D’après le psychanalyste Carl Jung, c’est même indispensable de conserver et d’accepter cette part de personnalité pour être en paix avec soi-même (et ça m’arrange). C’est libérateur de laisser s’exprimer l’enfant qui est en nous, ça ne contrarie en rien notre vie d’adulte, ça l’enrichit.
As-tu peur de l’avenir ?
De l’avenir du monde en général, oui. Du mien, pas vraiment. Même avec mes responsabilités d’adulte je suis restée dans le même état d’esprit qu’enfant, je me laisse vivre ! Mes projets, je les fais plutôt à court terme. Si ça n’aboutit pas il y en a d’autres qui arrivent juste après pour me rebooster !
Vieillir te fait peur ?
Je me rends compte que je vieillis par rapport à mes enfants mais l’expression « l’âge c’est dans la tête » me convient plutôt bien. Souvent je ne me souviens de mon âge qu’en faisant mentalement le calcul entre l’année en cours et mon année de naissance. La chose qui me tracasse n’est pas de vieillir mais de mal vieillir, pour des raisons de santé. On ne maîtrise pas toujours le corps mais, la bonne nouvelle, c’est qu’on peut prendre soin de son cœur et de son âme.
L’enfant que tu étais serait-il fier de la personne que tu es devenue ?
Je pense que oui. Je n’ai rien d’extraordinaire, je n’ai pas accompli de grandes choses et je suis OK avec ça. Comme dirait un artiste que j’aime énormément « Tu es né pour être vrai, pas pour être parfait » (Min Yoongi). Je pense être quelqu’un de bien et être restée fidèle à mes valeurs, et il me semble que c’est l’objectif le plus simple mais essentiel qu’on puisse avoir dans la vie.
Quels sont tes projets pour les mois à venir ?
Parallèlement à mon travail, je suis romancière. Je viens d’entamer l’écriture d’un roman que je prévois en quatre tomes. J’ai également un blog et depuis quelques semaines je m’adonne à des activités manuelles créatives (je ne suis pas douée mais c’est apaisant !). J’ai donc de quoi m’occuper pour les prochains mois ! Je prévois également de voyager l’année prochaine, si la situation sanitaire le permet, et je me prépare en apprenant la langue du pays que je souhaite visiter (la Corée du Sud).
Un dernier mot ?
Bisous (puisqu’il n’en faut qu’un).
Un grand merci Corinne pour ses confidences et ses mots justes. Il est vrai qu’il est important de réaliser qu’on n’est pas seul sur la planète. Je te souhaite beaucoup de succès et un joli voyage en Corée du Sud l’année prochaine !
Si à ton tour, tu veux participer à l’interview d’un adulte en devenir, tu peux me contacter 🙂 Tu peux retrouver toutes les interviews sur ce lien. Et toi, tu as conscience qu’on n’est pas seul sur la planète ? N’hésite pas à me suivre également sur l’instagram devenir adulte.
A très vite