Bonjour toi,
J’espère que tu vas bien. Aujourd’hui j’ai envie d’aborder avec toi mon parcours du combattant concernant la recherche d’emploi en 2025.
La recherche d’emploi en 2025 est souvent présentée comme un défi incontournable. On m’a toujours dit qu’il était difficile de décrocher un premier emploi quand on manque d’expérience. Pourtant, avec huit ans d’expérience en poche, j’ai traversé la période la plus éprouvante de ma vie professionnelle. Dans cet article, je te raconte mon chemin, les absurdités que j’ai vécues, mais aussi les leçons que j’en tire, et je te donne des pistes pour s’en sortir.
1. Le recrutement en 2025 : chiffres clés
Pour mieux comprendre le contexte, voici quelques statistiques récentes :
- En 2025, les entreprises prévoient 2,43 millions de recrutements, soit une baisse de 12,5 % par rapport à l’an dernier (source France Travail).
- Le taux de chômage en France est de 7,4 % au 1ᵉᵣ trimestre 2025.
- Le nombre de personnes inscrites à France Travail (catégories A, B, C) atteint 5 738 100, en hausse de 4,5 % sur le trimestre.
Ces chiffres montrent que le marché de l’emploi est tendu, avec moins d’intentions d’embauche et une compétition sévère.
2. Le paradoxe de l’expérience
On pense souvent, à tort, que l’expérience aide à trouver un emploi. Mais en 2025, le constat est cruel : les profils expérimentés sont parfois pénalisés.
J’ai passé des entretiens où on me demandait de justifier pourquoi je voulais être chargée de projet digitale et non cheffe, comme si mon ambition était suspecte. En réalité, j’aime la créativité dans ce métier et je sais, qu’en tant que cheffe, on est moins enclin à créer et plus à gérer.
On m’a longtemps suggéré de masquer mon parcours entrepreneurial, jugé comme un frein alors qu’il est selon moins, un moteur et surtout le plus grand apprentissage que j’ai pu vivre. Lorsque je passais un entretien, on me demandait comment je vivais la fermeture de mon entreprise. Ce qui était inenvisageable pour moi, après tous les sacrifices que j’avais fait pour la maintenir, surtout pour des CDD de 2 mois…
J’ai eu un coach emploi, imposé, par France Travail, qui m’a conseillé d’ôter ma date de naissance, à 34 ans, en tant que femme, pour éviter toute discrimination. On m’a également suggérée, de laisser ma photo avec un nom à consonance étrangère comme le mien, c’était plus rassurant et de retirer mon adresse, jugé ça comme « dangereux ». J’ai cru sérieusement à une blague… Comment en est arrivé là svp ?
Si vous saviez, à quel point, j’avais perdu toute confiance en moi et en mes capacités.
3. Choisir un métier : entre passion et stabilité
Le dilemme m’a hantée longtemps, je suis créatrice :
- de bijoux avec ma marque
- de contenu avec devenir adulte
Et j’ai huit ans d’expériences dans la communication.
Après un burn-out, je me demandais : ai-je envie de revivre ce stress en retournant dans la communication ? Est ce qu’en entreprise, j’ai été heureuse ? Non. Mais le salaire est une réalité : faut-il privilégier la stabilité (CDI 35h avec bon salaire) ou l’épanouissement (CDI 20h, plus léger) ?
Ce choix est d’autant plus lourd lorsqu’on sent que les opportunités sont rares dans son domaine. Par exemple, lorsque je regardé les offres dans le domaine du digital, il n’y avait que des offres en alternance ou en stage. Il m’est arrivé à plusieurs reprises de vérifier si je n’avais pas coché ces cases par inadvertance en omettant de cocher CDD / CDI. Et bien non, les offres en contrat déterminée ou indéterminée sont extrêmement rares.
4. Les « 564 étapes » pour décrocher un emploi
Lorsque je m’estimais chanceuse d’obtenir un entretien. Je tombais de haut, en me rendant compte qu’il y avait désormais 564 étapes pour obtenir un simple poste.
Voici les principales épreuves :- Repérage de l’offre
- Adaptation du CV / lettre de motivation
- Envoi de candidature
- Tests en ligne (logique, personnalité, français)
- Premier entretien téléphonique
- Deuxième entretien physique ou visio
- Étude de cas / mise en situation
- Vérifications de références
- Attente interminable
- Silence radio (souvent à l’étape finale)
- Relance, parfois sans réponse
- Proposition qui tombe à l’eau la veille de la signature
À chaque étape, on nous « éliminait » comme si on était dans un jeu de télé-réalité, souvent sans réelle raison. Le stress est présent et souvent lorsqu’on arrive à la dernière étape, on ne daigne pas nous donner une réponse. C’est a nous de quémander les raisons de ce refus, sinon on reste dans le vide : le silence total. Et même en réclamant une justification, il a été rare qu’on me réponde « il fallait faire un choix, c’est comme ça ». Une réponse difficile pour avancer ou se remettre en question.
5. Les entretiens les plus absurdes que j’ai subis
J’étais obligée d’aborder avec toi, quelques perles de mes entretiens :
- Le grand jury : deux responsables assis côte à côte, notant chaque mot que je disais sur un ordinateur, comme si j’étais à la barre d’un tribunal.
- L’entretien “mission” avant contrat : ma future manager me demande quelles missions je veux faire immédiatement, évoque des burn-out internes, m’envoie des mails à 7h du matin… avant même que je signe quoi que ce soit.
- Le projet verrouillé : “le contenu est déjà produit, tu dois le faire fonctionner sans toucher ni texte, ni horaire, ni visuel”… Du coup, je fais comment pour mener ma mission ?
- L’oubli brutal : on m’oublie en entretien, le jour-même lorsque je me présente. Puis on me dit “c’est bon, j’ai déjà votre CV, allez je vous rappelle, à bientôt”. J’attends encore l’appel d’ailleurs.
- Pas d’entretien, embauche immédiate : après avoir reçu mon CV, on me dit : “vous commencez lundi”, mais on est vendredi, et on n’a eu aucun échange.
- Annulation à la dernière minute : après avoir passé deux entretiens, on m’appelle la veille de la signature pour dire “finalement non, le poste n’est plus dispo”.
Ces expériences, humiliantes et stressantes, m’ont épuisée psychologiquement. On oublie que derrière un CV, il y a un être humain, qui se bat pour trouver un travail et pouvoir payer ses factures.
6. Le coaching “emploi” : la blague inattendue ?
Une après-midi au mois d’août, je reçois un sms pour une soudaine convocation pour un coaching obligatoire (dû aux dispositifs publics). Ce que je pensais comme une aide précieuse s’est avérée être une épreuve. Voici ce que j’ai vécu :
- On me demande de justifier chaque démarche de candidature, comme si je devais prouver ma motivation.
- Des conseils contestables : retirer ma date de naissance, garder la photo (pour éviter les discriminations liées au nom), masquer mon expérience en autoentrepreneur.
- Une perte de temps, le coach me dit “on en parlera au deuxième rendez-vous” à chaque question que je pose car « on fait connaissance pour commencer » ??? Je vois déjà une psy pour faire connaissance.
- J’ai insisté pour obtenir un coaching en entrepreneuriat car il a été agréable d’entendre « si votre marque n’a pas fonctionné en trois ans, ça sert à rien de continuer, mais bon comme vous insistez, si ça peut vous faire plaisir, je vous mets un rendez-vous ».
- Le coaching en entrepreneuriat s’est donc avéré être: un rendez-vous présentiel annulé, une entrevue téléphonique d’à peine dix minutes « on est jeudi midi, j’ai pas de temps avant lundi matin », un discours moqueur « vous avez un master en entrepreneuriat et vous me consultez ahahahaah », « Madame, je plaisante, mais quand même » elle est où la blague ? On nous met un dispositif en place c’est pour qu’on y adhère non ? Et un “conseil” minimaliste : “contactez la CMA”, si on peut vraiment appeler ça un conseil.
- Finalement, le coaching emploi finissait par s’espacer : “continuez de postuler, vous finirez bien par trouver, je ne sais pas comment vous aider de mon côté”.
- Quand j’ai finalement trouvé un emploi, on me demande le contrat pour prouver que le coaching a fonctionné, sauf que j’avais passé l’entretien avant que le coaching démarre.
Je ne dis pas que les coachs sont inutiles, mais ce système rarement personnalisé m’a plus fragilisée qu’autre chose.
7 – Faire confiance au destin
A chaque fois que je vous ai partagé ma recherche d’emploi sur les réseaux sociaux, une question est toujours revenue : comment tu fais pour rester motivée ? Bien sur, j’ai craqué de nombreuses fois, de stress, d’humiliation, la peur de ne pas m’en sortir et surtout de rester bloquée. Ma plus grande crainte était de fermer mon entreprise pour devoir retrouver un emploi. C’était la limite que je ne voulais pas franchir.
Je ne voulais pas cacher mon expérience d’entrepreneur car pour moi, elle fait partie de la personne que je suis aujourd’hui et je voulais qu’on m’accepte dans l’entreprise en étant moi-même. Je ne veux pas jouer un rôle, devoir cacher une chose dont je suis fière. Et surtout s’ils l’apprennent un jour en se baladant à un marché créateurs, je ne voulais pas que ça retombe sur moi.
J’ai fait confiance au destin : tout arrive pour une raison et surtout j’ai un minimum confiance en moi, même si on m’a fait douter. A chaque refus d’un employeur, je me disais que c’était eux qui perdait une personne motivée et investie dans son travail. Je connais ma motivation, mon engagement, mon assiduité et mon sérieux dans le travail alors pour moi l’employeur qui allait me donner ma chance, allait gagner.
C’est normal de douter mais c’est important de se rappeler que la recherche d’emploi en 2025 est saturée et qu’il ne faut pas que tu remettes en cause tes compétences. Et surtout, exerce un emploi qui te fais te lever le matin avec le sourire, et ne choisis pas en fonction de celui qui te fera le plus gagner d’argent en étant malheureux.
9. Conclusion
La recherche d’emploi en 2025 est vraiment un parcours du combattant, surtout quand on a déjà de l’expérience. Le système impose ses absurdités : étapes interminables, entretiens grotesques, coaching mal calibré. Pourtant, il est possible de traverser cette épreuve avec stratégie, résilience et créativité.
Je ne prétends pas avoir la “recette miracle”, à travers mon récit, je veux juste te montrer qu’il faut garder confiance dans ce marché tendu et reprendre le contrôle, suis ton instinct surtout ! Si tu traverses ou tu vas traverser ce chemin, sache que tu n’es pas seule : le défi est collectif, et chaque petit pas compte.
N’hésite pas à me donner ton avis dans les commentaires, j’ai hâte de te lire. Tu peux t’abonner sur mon compte « devenir adulte » où on échange chaque jour, tous ensemble.
J’avais écrit un article sur les différents regards sur le chômage il y a six ans ! Si tu as envie de le lire il est ici !
A très vite
