Bonjour toi,
J’espère que tu vas bien et que ton confinement se passe bien. Aujourd’hui, je reviens vers toi, après plus d’un mois à être confinée chez soi. S’il y a bien une chose que l’on apprend parmi tant d’autres, durant ce confinement, est de gérer ses émotions. J’avais envie de me confier à toi sur ce sujet et je sais qu’il fera écho à beaucoup d’entre vous.
La liberté de gérer ses émotions
J’ai tout d’abord voulu utiliser cette période qui s’offre à nous, à bon escient. Je me suis dit que j’allais avoir du recul et surtout du temps pour aborder plusieurs sujets sur ce blog ou l’instagram avec toi. Cela allait nous permettre de nous lier, puis pour beaucoup cela paraissait une évidence. « Tu vas créer plus de contenu, du coup ? » Difficile d’acquiescer, quand au fond, l’envie ne se manifeste pas. Dans un premier temps, je me suis rassurée et j’ai été indulgente avec moi. Je me suis ensuite dit, qu’il était inutile de me fixer le lundi comme jour de publication, et que je pouvais rédiger un article à tout moment de la semaine.
Puis, à force d’être devant une page blanche plusieurs minutes devant mon ordi, j’ai fini par admettre qu’il y avait bien un problème : le vide. Incapable d’extraire une pensée sur mon clavier ni même d’écrire un simple mot sur une page qui restera blanche. Je fermais à chaque fois la page en m’interrogeant sur ce manque d’inspiration. Mes articles sont mon vécu ou le vécu des autres que j’observe et qui m’inspire. Or, actuellement, je côtoie cette période inédite comme tout le monde et m’adapte à cette vie de télétravail, confinée chez moi, seule.
C’est ainsi qu’une chose évidente s’est déclarée face à moi, en fait, ce qui me manque pour créer, c’est la liberté. Alors certes, je conserve cette liberté de penser, cette liberté de rêver mais il me manque cette liberté qui me mène au monde qui m’entoure et là où je puise mon inspiration.
La culpabilité, cette deuxième étape
Une fois que ce manque de liberté m’a effleurée, il a fallu apprendre à gérer ses émotions avec la naissance de la culpabilité. Si j’en crois Instagram, tout le monde réalise son pain maison, des pancakes fluffly, un banana bread. Chaque individu a un programme sportif quotidien et s’est trouvé une révélation pour le yoga. Tik Tok a du voir ses inscriptions exploser et il n’est pas rare d’apercevoir plusieurs live Instagram en cours lorsque tu ouvres l’application.
Habituellement, gérer ses émotions n’est pas simple. Mais est-ce que pour autant, je dois m’infliger un programme strict, pour bien vivre ce confinement et pour mon mental. Et si j’ai envie de me laisser aller, manger ce que je veux même si cela dépasse le nombre de calories journalier adéquat. La période est assez anxiogène pour s’ajouter des contraintes en plus. J’avais rédigé un article avec des idées d’activités pour bien vivre le confinement, mais cela reste propre à chacun. Si tu ne souhaites pas travailler sur un projet, ne le fais pas. Suis tes envies et non pas ce que les autres font.
Le confinement, une révélation ?
La culpabilité s’est intensifiée quand les médias et les personnes de mon entourage ont parlé de cette période de confinement, comme une révélation sur leur vie. Ils affirment que leur vie va changer, qu’ils ont pris conscience de beaucoup de choses et qu’il y aura un avant et un après le confinement. Quand j’entends ça, je me prends un mur en pleine face, parce que… je n’ai aucune révélation sur ma vie durant cette période. Pas de projet immobilier, j’avais déjà conscience que la vie était imprévisible et qu’elle pouvait changer du jour au lendemain. Je n’ai pas de nouveaux projets ni une envie de changer de job pendant cette période.
C’est ainsi que je m’en suis voulue : pourquoi je n’ai aucun changement à effectuer dans ma vie ? J’avais déjà conscience que l’humain était égoïste et préférait vider les stocks de rayon plutôt que de laisser des provisions pour son voisin. Je savais déjà que le personnel soignant était sous-payé et qu’il mérite tellement plus de reconnaissance.
L’essoufflement de la culpabilité
Mais alors pourquoi cette culpabilité ne s’essouffle pas ? Tu sais, je vais te prendre l’exemple qui nous arrive bien trop souvent. Comme tu le sais, je milite pour que ce cliché cesse « A 30 ans, tu dois être propriétaire, être mariée et avoir un enfant ». Je te le répète sans cesse, pour moi, à 30 ans le bonheur se trouve ailleurs. Mais il m’est arrivé bien souvent de me demander pourquoi je n’avais pas envie d’enfant ? Est-ce normal que la majorité pense que l’accomplissement d’une vie soit la maternité ? Pourquoi, je ne pense pas comme la majorité ? Chaque personne a son caractère et sa vision, mais je m’en veux de ne rien « ressortir » de cette période. Je n’ai aucun changement à effectuer sur ma vie ni aucune leçon à tirer sur moi-même.
Bien que l’on doit être fière de réussir à gérer ses émotions sur des sujets aussi délicats, j’aimerais que la culpabilité ne m’effleure plus. Je prends moins de temps d’ailleurs à scruter chaque story sur Instgram pour n’avoir aucun élément de comparaison supplémentaire.
L’extrapolation des émotions
Cette dernière étape n’est pas des moindre. Gérer ses émotions est déjà complexe mais l’enfermement et cette situation particulière me font découvrir que les sentiments sont décuplés. J’avais fait un sondage sur Instagram et vous étiez 68% à être dans ce cas également.
Ma sensibilité se révèle et mes sentiments se multiplient. Je me suis ainsi retrouvée un soir à minuit, à verser des larmes car ma veilleuse ne s’allumait plus. En l’écrivant, je trouve cette situation complètement ridicule et je me dis que plus tard, je vais en rire. Mais sur le coup, je n’ai pas compris pourquoi je réagissais de cette manière.
Toutes mes émotions ont ainsi augmenté : lorsque j’apprends une mauvaise nouvelle des plus banals, j’ai l’impression que mon monde s’écroule. Une chose pour laquelle j’aurais été habituellement patiente, mon agacement va apparaitre. Des exemples, je peux t’en citer beaucoup mais je me questionne quant à l’avenir de cette extrapolation. Gérer ses émotions va-t-il être plus complexe qu’auparavant ? Ou dois-je ré apprendre à m’approprier mes sentiments pour garder le moral.
J’espère que cet article a pu t’aider à y voir plus clair sur la façon de gérer ses émotions. N’hésite pas à m’indiquer dans les commentaires si tu t’es reconnue dans mes propos ou si tu as envie que l’on échange à ce sujet.
Tu peux me suivre sur l’instagram du blog devenir adulte où l’on échange quotidiennement. Prends soin de toi.
A très vite